Isolation des murs

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L’isolation thermique des murs est la deuxième priorité après les combles, car 25% des fuites de chaleur se font par les murs. Les murs exposés au Nord doivent être davantage protégés contre le froid, alors que les murs exposés à l’Ouest devront être protégés de l’humidité.
En accord avec la RT2012, la résistance thermique doit être de 2 pour un mur donnant sur un local non chauffé, et de 2,3 pour un mur donnant sur l’extérieur. Pour avoir droit au crédit d’impôts, l’isolant d’un mur doit être au moins de 3,7.

On parle souvent de murs respirant : pour bien isoler, on doit donner aux murs une bonne étanchéité à l’air, mais la vapeur d’eau doit s’évacuer pour ne pas les pourrir. On protège donc le plus souvent l’isolant par un écran pare-vapeur.

Il existe deux techniques pour isoler un mur : l’isolation par l’intérieur et l’isolation par l’extérieur. Cette dernière, bien qu’encre minoritaire, se popularise car elle a plusieurs atouts : elle n’empiète pas sur la surface intérieure, elle empêche la formation de ponts thermiques, elle permet de bénéficier de l’inertie thermique des murs, et elle est l’occasion de ravaler la façade.

Isolation répartie.

Dans l’isolation répartie, appelée aussi monomur, ce sont les matériaux de construction des murs porteurs qui sont isolants. Elle offre une très bonne inertie thermique, une longue durée de vie et très peu de ponts thermiques, mais elle exige une mise en oeuvre très scrupuleuse, qui soigne particulièrement les joints, et donc une main d’oeuvre spécialisée.

Il existe divers matériaux de construction destinés à une isolation répartie :

-la brique monomur traditionnelle : utilisable pour les murs porteurs et les planchers, cette brique en terre cuite alvéolée, à maçonner ou à joints minces, est ininflammable et insensible à l’humidité, mais elle génère des problèmes de résonance et offre des performances d’isolation assez faibles (λ de 0,07 à 0,018 W/(m.K)).

-la brique monomur isolante destinée aux murs porteurs, cette brique plus performante que la brique monomur traditionnelle intègre un isolant, le plus souvent de la laine minérale, qui renforce son pouvoir isolant (thermique et phonique), il s’agit de l’isolation intégrée.

-le béton cellulaire très courant dans les pays nordiques, peu répandu en France, le béton cellulaire est léger et respirant, et permet donc une bonne régulation hygrométrique, mais c’est un mauvais isolant phonique, et il est doté d’une mauvaise inertie. Son épaisseur ne permet pas d’obtenir une isolation thermique performante (λ de 0, 09 à 0,16 W/(m.K))

-la paille très abordable, écologique, la paille est un excellent isolant qui a une durée de vie de plus de 20 ans, et contrairement aux idées reçues, elle est résistante au feu et à l’humidité. La botte de paille est reconnue par la RT2012.

-la brique de chanvre ce mélange de chaux et de chanvre est un bon isolant acoustique, ininflammable, insensible à l’humidité, et qui affiche un λ de 0,05 à 0,11 W/(m.K),

-l’ossature bois à épaisseur de murs égale, la maison en ossature bois (MOB) est mieux isolée qu’une maison maçonnée, à condition de choisir le bon système d’isolation. Une paroi en ossature bois (OSB) est constituée de fines lamelles perpendiculaires de bois compressé. On peut insérer une vingtaine de cm d’isolant entre les montants verticaux. Le bois a une excellente résistance mécanique, et un bon comportement au feu, mais il est particulièrement sensible à l’humidité. Un pare-vapeur s’impose pour éviter la condensation qui fragiliserait à terme la structure.

Isolation thermique par l’intérieur.

L’isolation des murs par l’intérieur reste très performante, bien qu’elle se fasse supplanter par l’isolation par l’extérieur, car elle est sujette aux ponts thermiques. Mais il existe une solution pour les contrer : les rupteurs de ponts thermiques. Cependant, l’isolation intérieure ne permet pas de bénéficier de l’inertie thermique des murs, et elle réduit l’espace intérieur. En revanche, elle a deux avantages de taille : elle permet de faire passer les gaines électriques et les alimentations d’eau dans le doublage, et elle est plus abordable que l’isolation par l’extérieur. Il faut prévoir un budget compris entre 30 et 60 euros/m2.

Selon la RT2012, les murs périphériques, en construction, doivent avoir une résistance thermique R de 4,0. En rénovation, la RT2012 conseille de leur faire atteindre un R de 3,7, le R minimal imposé par la RT2012 étant de 2,8.

Il existe 3 méthodes pour isoler un mur/ une cloison existant(e) :

  • doublage collé : cette méthode d’isolation intérieure est à réserver aux murs parfaitement plans et en bon état. On colle directement, avec des plots de mortier-colle, des panneaux « 2 en1 » composés d’un isolant et d’un parement. Le passage des gaines n’est possible qu’en découpant l’isolant.
  • doublage sur ossature métallique : c’est la solution la plus courante; il s’agit de fixer des parements sur des rails métalliques, et de remplir partiellement la lame d’air, comprise entre le mur existant et le parement, d’un isolant souple.
  • isolation maçonnée :l’isolant, un mélange de liants et de fibres végétales, par exemple un mélange chanvre/chaux, est projeté sur le mur existant. L’isolation maçonnée est tout à fait recommandée pour les murs anciens : elle réduit la sensation de paroi froide, et elle offre une bonne régulation hygrométrique.