Quel prix pour un puits d’eau ?

puits jardin

Pour bénéficier d’une eau (presque) gratuite, pourquoi ne pas installer un puits d’eau dans son jardin pour l’arroser ? Les techniques ont évolué depuis les puits de nos aïeux et mieux vaut réfléchir à son projet avec des professionnels avant d’entreprendre de creuser…:

Un puits, pour quoi faire?

Commencez par faire le point sur votre consommation d’eau. A quoi est destiné votre puits? arroser votre jardin, laver votre voiture, alimenter votre machine à laver, vos sanitaires, vos robinets de salle de bains? Vous voulez boire l’eau de votre puits? Plus vos besoins sont importants, plus votre puits sera onéreux, car probablement profond et perfectionné. A vos calculettes : en combien de temps le coût de votre puits sera-t-il amorti?

Trouver l’eau.

Tout d’abord, il faut localiser l’eau souterraine. Si vos voisins ont un puits, il est fort probable que votre jardin abrite une source d’eau. Vous pouvez faire appel à un sourcier, dont les recommandations sont généralement fiables, ou consulter les cartes géologiques du Bureau de Recherche Géologique et Minière (BGRM), ou faire directement appel à un puisatier.

Une fois la présence d’eau avérée, sa profondeur et son débit vont déterminer le type de puits que vous allez faire creuser ; puits traditionnel ou forage.

Prix d’un puits creusé.

Le puits traditionnel récupère les eaux de surface, c’est-à-dire une nappe phréatique ou les eaux de pluie qui s’infiltrent dans le sol et remplissent le puits en passant au travers des parois perméables. C’est un ouvrage de maçonnerie constitué de buses de ciment poreux d’1 m de diamètre, qui descendent sur 7 à 8 m de profondeur. Mais certains types de terrain ne permettent pas l’infiltration des eaux de pluie.

Ce type de puits coute entre 2300 et 8000 euros, selon la nature du terrain. Il faut tenir compte du cout du terrassement, de l’évacuation de la terre, des raccords à la maison, de la pompe. Une simple pompe de surface, qui coûte environ 170 euros, est suffisante.

Prix d’un forage.

Un forage permet de capter les eaux profondes, comme une nappe phréatique, une veine d’eau ou une rivière souterraine. Il s’agit d’installer un tube d’environ 20 cm de diamètre sur une profondeur de plusieurs dizaines de mètres; le prix d’un forage est généralement estimé à environ 110 euros le m. Pour un puits peu profond, un forage est finalement moins onéreux qu’un puits traditionnel.

Au-delà de 1 à 10m de profondeur, il faut avoir recours à une pompe immergée, dont la puissance varie en fonction de la profondeur et du débit. Le calcul est fait par le foreur bien sûr, qui tient aussi compte de la distance horizontale que l’eau doit parcourir, du passage des clapets anti-retour, etc. A titre indicatif, sachez que le prix d’une pompe immergée de 10 bars est d’environ 900 euros.

Le puits artésien ne nécessite pas de pompe : on parle de puits artésien lorsque la nappe phréatique est sous pression, que le débit est donc suffisant et que l’eau sort spontanément.

Prix d’un puits technique.

On parle de puits technique lorsque l’eau est destinée à être bue. L’eau des puits est bien souvent impropre à la consommation, car elle peut être polluée par des micro-organismes vivants (algues, bactéries, etc), des substances chimiques (carburant, pesticide, etc), des déchets d’origine humaine ou animale, etc…

Sachez que les eaux de surface sont plus susceptibles d’être contaminées que les eaux profondes, qui sont filtrées lors de leur passage dans les roches.

La réglementation est très stricte quant à la potabilisation de l’eau d’un puits. Faîtes régulièrement analyser votre eau par la DDASS. Pour éradiquer les bactéries, les lampes à UV sont efficaces et coutent environ 550 euros. Pour éliminer les micro-organismes, il existe de nombreux systèmes de filtration, comme des osmoseurs, qui coutent entre 220 et 660 euros.

Législation.

Il faut faire un certain nombre de déclarations lorsqu’on fait creuser un puits:

Pour un usage domestique (inférieur à 1000 m3 par an), deux déclarations en mairie sont nécessaires, une un mois avant le début des travaux et une autre au cours du mois d’achèvement de ceux-ci.

Pour un puits profond (de plus de 10 m), une déclaration doit être faite auprès de la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement).

Pour une eau potable, il est impératif de faire une déclaration auprès de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) afin qu’elle procède à des analyses régulières de l’eau de votre puits pour vérifier qu’elle est potable.

Depuis 2009, l’eau d’un puits n’est plus totalement gratuite, car la mairie peut décider d’installer des compteurs sur les puits de sa commune afin que leurs propriétaires s’acquittent de deux redevances, l’une pour la modernisation des réseaux, l’autre pour le rejet des eaux usées dans le réseau public.

Enfin, pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire, il est interdit de construire un puits à moins de 5 m d’une route, et de 40 m d’un cimetière, d’un champ agricole, d’une fosse septique ou à fumier, d’un élevage d’animaux, bref, de toute source de pollution.